vendredi 30 juillet 2010

Le yoga et l'hindi : mes deux premières bonnes résolutions !

En venant en Inde, je me suis promis de faire plein de choses, j’ai pris plein de « bonnes résolutions ». Par exemple, apprendre à jongler. Bon, pour l’instant j’en suis encore à deux balles mais ça va venir!^^
Je m’étais aussi promis de pratiquer le yoga régulièrement et d’apprendre l’hindi. Et bien mes deux premières résolutions sont en cours d’accomplissement !

 

 Depuis maintenant presque trois semaines, je suis des cours de yoga dans un institut spécialisé à dix minutes de chez moi. Il n’y avait théoriquement plus de place (sauf le matin de 6h30 à 7h30 ou de 7h30 à 8h30^^), mais Amit a discuté avec le directeur et a réussi à faire ouvrir une nouvelle classe le Mardi, Jeudi et Samedi soir de 19h à 20h. Au début, presque tout le monde était intéressé et puis finalement après la séance d’essai seules 3 personnes ont décidé de s’inscrire : Anne, Claire-Ma et moi. Amit en fait également avec nous. C’est dommage : le premier cours était trop sur le mode « stretching », ce qui n’a pas convaincu, alors que les cours en général sont beaucoup plus diversifiés et souvent très agréables : on peut aussi bien se tordre dans tous les sens pour effectuer des postures de yoga que rester assis en tailleur pendant 10 minutes en faisant des respirations ou encore faire des exercices assez sportifs qui élèvent fortement le rythme cardiaque. La prof varie son enseignement pour répondre à toutes les attentes, ce qui rend son cours d’autant plus intéressant.




A côté du yoga, j’ai également commencé les cours d’hindi. Un jour, Manon et moi étions en train de déjeuner à la cafet de l’université quand un vieux monsieur est venu nous dire bonjour et nous a appris qu’il savait parler français. Nous avons donc fait plus ample connaissance et finalement, comme il était professeur de langues, il nous a proposé de nous enseigner l’hindi. Fantastique ! Manon et moi cherchions justement un prof. Nous avons donc commencé les cours particuliers le lendemain matin. Mais là, déception : de une, il ne comprenait pas pourquoi on n’arrivait pas à entendre la différence entre les 4 T, les 4 D, les 3 N, les lettres aspirés ou non et les voyelles longues ou courtes ; de deux, il passait la moitié de son temps à nous raconter des anecdotes au lieu de nous faire cours ; et de trois, on a eu la mauvaise surprise de nous apercevoir qu’il comptait bien profiter du fait que nous étions occidentales et « riches » pour nous soutirer 5000 roupies par mois pour 2 heures de cours par semaine. Du coup, on était vraiment mal à l’aise : on lui avait dit qu’on lui avancerait les 2 premiers mois et voilà qu’on voulait finalement lui annoncé qu’on souhaitait changer de prof ! On a été assez gentilles en lui disant qu’on voulait plutôt apprendre l’hindi avec un étudiant à qui on pourrait apprendre le français. Bon, ce n’était pas forcément vrai, mais au moins il n’a pas été vexé.


Cependant, bonne nouvelle ! Alors qu’on venait de perdre notre prof d’hindi, Amit nous en a proposé un autre, une dame qui nous donne 2 à 3 heures de cours par semaine pour 3500 roupies seulement. En ce moment, Amit la remplace parce qu’elle est en voyage mais je pense qu’à son retour on continuera les cours avec elle. Toutefois, le problème reste le même: l’hindi semble si naturel pour les Indiens qu’ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi nous Occidentaux nous n’arrivons pas à faire tel son ou à distinguer deux sons très proches l’un de l’autre. D’autant plus qu’à chaque cours, j’ai l’impression que les lettres changent de son ! Du coup, c’est un peu galère, on n’est encore à l’alphabet.^^ Enfin, on a tout de même appris des mots basiques. D’ailleurs, c’est marrant de voir qu’avec nos trois profs la première chose qu’on a appris c’est le vocabulaire des relations familiales : c’est dire combien la famille compte dans la culture indienne ! Ils ont beaucoup plus de mots que nous : par exemple ils distinguent l’oncle paternel (kaka, ^^) de l’oncle maternel (mama) et du mari de ta tante maternel (mõsa) ! ^^

Donc si jamais j’arrive un jour à faire des phrases à peu près potables, promis j’écrirai un petit article en hindi!

De nombreuses autres « résolutions » demandent à être accomplies mais j’y travaille, doucement mais sûrement. Faire plus de sport par exemple ^^… Donc cet aprem’ je vais à la piscine et je cherche des adresses de cours de danse bolliwood !


Nilgiri Heights

Aujourd’hui est un jour très spécial : cela fait un mois jour pour jour que j’ai emménagé avec Manon dans mon super appartement ! (PS : j'ai écrit cet article il y a deux jours).

A20, Nilgiri Heights
Shivaji Housing Society, 
Shivajinagar, 
411-016 Pune
INDE
 
Niligiri Heights, notre résidence... assez aisée pour les Indiens comme vous pouvez le voir. Si on peut éviter les cafards et les coupures d'électricité trop fréquentes, why not ?
La poubelle en face de notre ascenseur : un des seules que je connaisse à Pune !

Il y a un mois, la vie était plutôt folklo : pas de gaz ni de plaques électriques, pas d’eau chaude (on n’avait pas trouvé comment allumer le chauffe-eau !^^), pas de rideaux, pas de couverture, pas de chaises, pas de bureau pour Manon… et surtout pas de frigo. D'ailleurs, cet inconvénient m’a joué un mauvais tour le jour où j'ai apparemment bu du lait pas très frais...! :D

Et voici ce qu’on est amené à faire quand on n’a pas assez de petites boîtes ^^ :


Très tôt, Manon et moi avons décidé d’aménager notre salon avec des matelas et des tables basses à la « marocaine ». Il était complètement vide et vu qu'on va vivre ici que 10 mois, on n’avait pas envie de dépenser des milles et des cents. Et puis des matelas, des cousins et des tables basses, c’est beaucoup plus sympa que de vieux meubles en plastoc' ou en feraille achetés d’occas' dans le bouiboui du coin.

Toujours est-il que la première chose qu’on a achetée pour notre salon n’a pas été quelque chose d’une grande fonctionnalité : ce fut une plante verte !

Notre nouvelle copine !
Le vendeur de la "Nursery Plant" livrant notre petit bout de chou à la maison
Ma chambre et celle de Manon ont probablement directement importées de chez Ikea étant donnée nos placards encastrés, mon armoire et mon bureau. Mais elles sont très sympas tout de même. Etonnement, j'ai choisi de prendre la chambre rose : même si habituellement je n'affectionne pas particulièrement cette couleur, elle me rappelle la chaleur des couleurs de l'Inde. La chambre de Manon est dans les tons bleus tandis que la troisième est un peu plus austère, mais sa taille et sa salle de bain privée compensent largement ce petit défaut.

Ma chambre !
Manon et moi avons une autre salle de bain isolée. Trait spécifique à tout appartement : vous trouverez toujours un lavabo dans le couloir. Normal, me direz-vous, au cas où il nous prendrait subitement de nous laver les mains ou de nous brosser les dents sur le chemin menant de nos chambre au salon. C'est vrai, une halte peut s'avérer nécessaire : six mètres à parcourir c'est très long, on ne sait jamais. ^^ C’est également très pratique si on a des TOCS. Autrement je vois pas trop l’intérêt ! ^^

THE lavabo
Notre cuisine est très grande. Elle a été livrée directement de l'entrepôt d'Ikea aussi mais ça rend plutôt pas mal !^^ Et vous pouvez admirer notre nouveau frigo, acheté d'occas' à 50 euros avec un freezer et de couleur assortie aux placards.^^

Notre cuisine telle qu'elle est souvent en réalité, pas tout à fait rangée. Autant publier des photos réalistes !^^

Enfin, la petite cerise sur le gâteau : la terrasse avec balançoire ! So nice ! Même si en ce moment j’avoue qu’elle ne nous sert pas trop vu qu’on est en pleine période de mousson. ^^ :D


Et j'allais oublier, peut être le plus important parfois : le ventilateur !! Bon, en ce moment c'est comme la terrasse : il ne nous sert pas trop. Mais j'ose espérer que la mousson va vite se terminer.



mercredi 28 juillet 2010

"Meeting", "wait wait" and "come tomorrow"

Oh my god ! Quelle galère cette inscription à l’université! Je croyais m’en être sortie, mais c’était trop beau pour être vrai.

Bienvenue dans le terrible royaume de l'administration universitaire de Pune

Alors que j’avais déjà commencé mes cours en Sciences de la Santé, je me suis rendue compte que l’emploi du temps de Microbiologie ce n’était que du fake, une grosse blague : les profs ne le respectent jamais. Quand j’ai débarqué pour la troisième fois en plein milieu d’un cours qui n’était pas celui auquel je devais assister, j’ai commencé à comprendre que je ne pourrai jamais savoir quand auront lieu les miens. Du coup, j’étais obligée de changer de département. Le problème, c’est qu’il fallait que je retrouve l’équivalence de toutes les matières de L3 à Jussieu. Et une fois la Microbio éliminée, ce n’était pas facile de retrouver un emploi du temps sans conflits horaires et avec des départements pas trop loin les uns des autres pour que j’aie le temps de faire le trajet entre chaque cours (il ne faut pas oublier que le campus fait 3 km de long sur 1,5km de large !).

Au bout d’une nouvelle semaine de recherches intensives, j’ai enfin réussi à obtenir un emploi du temps qui tenait la route avec des matières susceptibles de plaire à Jussieu. « Enfin, je vais pouvoir commencer les cours » me suis-je dis. Et non ! Cela aurait été trop simple ! Depuis toujours, les Sciences po sont des « casual students » et peuvent choisir absolument tous les cours qu’ils veulent. J’avais donc choisi 4 cours dans 4 départements différents. Sauf que depuis cette année, la directrice de l’International Centre a décidé de n’autoriser les admissions que dans 2 départements maximum. DEUX ! Je me suis donc préparée aux grosses négociations, n’ayant pas du tout envie de rater ma licence de bio simplement à cause de cases un peu trop carrées dans l’esprit d’agents administratifs.


Mission impossible : tous les jours pendant une semaine je suis venue à l’International Centre pour voir Subbash, le vice-directeur, et tous les jours j’ai eu le droit à des « Meeting, meeting, come at 4 » et à 4 heures « Too late, come tomorrow ! ». Le lendemain : « Lunchtime ! » de midi à 15 heures, et puis des « Wait wait » pendant 1 heure avec toujours rien au bout si ce n’est un « J’en parlerai à la directrice mais c’est deux départements maximum, c’est la règle ». Au bout du cinquième jour, je commençais vraiment à désespérer. Subbash se fichait complètement de moi, il ne me regardait jamais, répondait au téléphone quand je lui parlais et s’en allait en plein milieu de la « conversation ». Il fuyait ! Le vice directeur de l’International Centre ! Je me demande vraiment à quoi il sert. La Terre ne serait pas arrêtée de tourner si je n’avais pas pu avoir cette foutue licence de bio, mais je ne voyais pas pourquoi je ne l’aurais pas eu simplement à cause d’une tête de mule à la noix qui se foutait royalement de moi ! C’était juste rageant !

Finalement hier, Manon a décidé de venir avec moi (elle aussi souhaitait suivre des cours dans 4 départements différents). Après une heure d’attente assises sur le rebord d’un muret très inconfortable, Subbash nous a à peine jeté un regard et nous a dit : « J’ai demandé à la directrice, il est impossible d’être admis dans plus de deux départements ». Tu parles, je suis sûre qu’il n’avait pas du tout pris le temps d’expliquer mon cas à la directrice et qu’il avait juste dit un truc du style « Il y a deux chiantes de Sciences qui veulent s’inscrire dans 4 départements ».
Heureusement, au moment où j’allais baisser les bras devant tant d’indifférence et de dédain, Manon n’a pas lâché l’affaire : elle a insisté pour rencontrer la directrice en personne et elle a bien fait. Après avoir énervé Subbash au plus haut point, on a quand même réussi à la voir. Et devinez la première chose qu’elle nous dit: « Mais pourquoi n’êtes-vous pas venue me voir avant ?? ». Blague… ça fait 3 semaines qu’on essaie de te voir ? Au final, il n’a fallu que 3 minutes pour qu’on lui explique notre problème et qu’elle dise à Subbash de nous faire une lettre d’admission pour les 4 départements de notre choix ! Je n’y croyais plus. En sortant, cette tête brûlée de Subbash a rendu les armes et nous a regardé en nous lançant : « You got what you wanted. She’s my boss ! ».

La sortie !

On va chercher nos lettres cet aprem… en espérant qu’une autre péripétie ne prolonge pas encore la longue histoire de l’inscription à l’université !

Enfin… après, il faudra encore que je m’inscrive dans chaque département, un par un.
Courage courage Aurore, this is India, you will find the French administration as the most organized in the world when you come back to France!”

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Fin de l'histoire :
Bon, il a quand même fallu qu'on attende Subbash pendant deux heures - jusqu'à la fermeture des bureaux - pour obtenir nos lettres d'admission mais nous les avons enfin ! 
Biotechnology, Botany, Zoology and Health Sciences !