S’il y a bien une chose qui est génial quand on voyage, c’est que l’on rencontre plein de nouvelles personnes ! Il y un peu plus d’une semaine, alors que Manon et moi commencions à douter de pouvoir trouver une coloc’, nous avons soudainement fait la rencontre de 4 « western girls » : une Suédoise – Miriam – et trois Italiennes – Ilaria, Valentina et Sara –, toutes en Erasmus à Pune. Elles étaient toutes les quatre à la recherche d’un appartement et ayant vu nos annonces, elles sont venues visiter l’appart. Incroyable! Après avoir cherché pendant un mois une fille occidentale avec qui partager notre 3 pièces, on tombe tout à coup sur groupe d’étudiants européens en Erasmus.
A l’origine, on souhaitait faire une coloc’ avec deux indiennes pour découvrir la culture indienne au quotidien, la cuisine et tous ces genres de choses. Mais finalement, après réflexion, nous nous sommes rendus compte qu’il valait mieux partager notre appart’ avec une fille partageant nos valeurs et nos coutumes. Je devine déjà d’ici que certains d’entre vous vont s’offenser et se dire « Mon dieu, mais c’est une occasion en or de découvrir plein de choses et de s’enrichir de toutes ces différences ! ». Certes. Mais seriez-près à accueillir tous les matins une femme de ménage de l’âge de votre grand-mère (ce qui correspond à peu près à la limite de l’espérance de vie en Inde) ? Seriez-vous près à devenir pudique, à ne plus rentrer tard le soir ? Sans compter que les Indiens se font généralement préparés en avance tous leurs plats dans des "box", ce qui signifie que vous ne mangeriez jamais la même chose que votre coloc' - ce qui n'est pas très conviviale - à moins d’accepter qu’une servante travaille pour vous. De même pour le ménage : vous en faîtes la moitié et vous laisser l’autre pour la servante ??
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Petit aperçu de ce que pourrait être un déjeuner indien dans une lunch box |
Ce que je ressenti en rencontrant Miriam m’a appris quelque chose de très important : je suis de culture occidentale et le resterai probablement toute ma vie. Je ne peux faire autrement. On peut débattre pendant des heures sur le fait qu’il existe une dichotomie entre nature et culture, on ne peut renier qu’elles sont parfois très similaires. Ce fameux soir où Miriam est venue visiter l’appart, j’ai été vraiment surprise de voir à quel point il existait réellement une culture européenne. J’essaie de trouver des exemples mais aucun ne fonctionne : je ne peux pas dire que le sourire n’est pas dans la culture indienne car certains sourient tout le temps et d’autres jamais, comme en France, mais il y a quelque chose de différent. Quelque chose de très subtil que je ne peux décrire. Dans la façon de se comporter, de parler, de voir les choses … Le regard peut-être… Je ne dis pas que c’est impossible d’être sur la même longueur d’onde qu’un Indien, mais les occasions sont moins nombreuses. Il y a souvent quelque chose qui bloque. Avec les hommes, c’est toujours la même histoire : un jour ou l’autre, il faut toujours que ça revienne à la drague. Même ceux avec qui je pensais être amie et définitivement rien qu’amie. C’est décevant à la longue. Et ne croyez pas que c’est flatteur, c’est juste terriblement annoying (pour restée polie). Et de toute façon pas question de chercher un « male roommate » : c’est interdit pas la society. Pas touche avant le mariage, donc les filles et les garçons ne peuvent pas vivre ensemble avant afin d’éviter toute tentation !
Nous cherchions donc une fille comme coloc’. Avec les Indiennes, c’est différent bien sûr (d’ailleurs les couples homosexuels sont officiellement interdits par la loi). Mais toutes les expériences que j’ai eues pour le moment m’ont convaincu qu’il valait mieux ne pas vivre avec une Indienne au quotidien, les différences de mode de vie pouvant créer beaucoup de tensions à la longue.
Par exemple, on a accueilli un mannequin pendant 3 jours et au bout du compte, tout ce qu’elle fait pour nous remercier a été de partir sans nettoyer sa chambre et sa salle de bain qui était dégoûtante et puait la clope (elle fumait en cachette). Tout en sachant qu’elle avait aussi utilisé l’ordinateur de Manon en cachette, qu’elle rentrait tous les soirs à 2 ou 3 heures du mat’ et qu’elle nous ne tenait pas plus en considération que si l’on était un simple personnel d’hôtel. Ok, toutes les Indiennes ne sont pas comme elle. Mais la fille avec qui on aurait fait la coloc’ si Miriam n’était pas arrivée, Shrya, appartenait également à un autre monde : elle dort avec la lumière allumée toute la nuit, voulait embaucher une servante et orienter sa vie selon les désirs de sa mère. Oui, il faut savoir qu’ici, en Inde, la famille est plus importante que tout et que la plupart des étudiants restent vivre chez leurs parents pendant très longtemps. La maman de Shrya serait donc venue lui rendre visite une semaine par mois… Bref, deux exemples, peut-être pas représentatifs, mais deux expériences qui nous ont suffit à nous rendre compte que vivre avec une Indienne au quotidien n’était peut-être pas une bonne idée.
Toujours est-il que désormais nous sommes trois au A20 de Niligri Heights in Shivaji Housing Society!
Et ce qui est encore plus génial, c’est que les Italiennes nous ont présenté leurs nouveaux amis qui sont devenus aussi nos nouveaux amis. On a organisé un biiiiigggg dîner avec tout le monde.
C’était géant (dans les deux sens du terme) :
- Les 8 Français de Sciences po (sauf Audrey qui était encore en mission humanitaire dans un orphelinat de la campagne punéite)
- Lucas, le coloc’ de Mia : un étudiant lyonnais super sympa avec qui a fait connaissance via le blog de Manon
- Abi, le cousin de notre fameux agent immobilier, que l’on a rencontré dès le tout début et avec qui ont passe toutes nos soirées
- Miriam, notre très chère coloc’ suédoise
- Zohreh, une Iranienne (qui parle persan, attention, l'iranien ça n'existe pas!)
- Tous les Italiens (ils devaient être une dizaine, je ne les ai pas compté exactement)
- Et leur pote allemand, Martin
… Et depuis hier soir, Audrey a trouvé une coloc’ néerlandaise, Myra !
En parlant de « new friends », il ne faut pas que j’oublie ceux de l’université. D’un point de vue général, tout le monde est très accueillant avec moi. J’ai sympathisé avec quelques personnes dans chacun des départements, dont trois garçons de Botany avec qui on est partie faire du trekking hier. Mais là on change complètement de sujet ! Et comme je suis fidèle au principe « new topic, new paragraph », j’en reste là pour le moment. ^^
Suite au prochain post… !