lundi 11 octobre 2010

Le sens de l'amitié

"Are you angry at me??” Ceci est le genre de phrase que j’entends au moins une fois par semaine de la part de mes amis indiens issus de familles aisées où les parents sont encore assez conservateurs.

La conception indienne traditionnelle de l’amitié est assez différente de la conception européenne. La plupart de mes amis indiens ne comprennent pas le comportement que j’ai envers eux, comportement qu’Amit a une fois qualifié de « détaché ». Bien que mes amis indiens soient plutôt libéraux politiquement et qu’ils écoutent Lady Gaga (petite pensée pour Nathan & Sylv’^^), leurs valeurs se révèlent encore assez traditionnelles en concerne la famille et les amis.

Tout comme il existe toute une procédure plus ou moins formelle mais ancrée dans les mœurs lorsque deux jeunes gens veulent sortir en ensemble, il existe une étape où l’on fait comprendre à son copain que l’on souhaite devenir son ami. On ne demande pas littéralement « est-ce que tu veux être mon ami ? » mais ça y ressemble fortement. Et à partir du moment où deux personnes sont « officiellement » liées d’amitié (et elles peuvent l’être même si elles ne se connaissent que depuis quelques jours), elles sont tenus de s’apporter aide et soutien mutuels dans quelque situation que ce soit. Elles doivent être prêtes à sacrifier leur propre intérêt pour l’autre, même quand elles ont beaucoup à perdre. Aujourd’hui, la nouvelle génération change et la manière dont elle conçoit les relations aussi. Il en n’est pas moins que j’ai déjà déçu des amis plusieurs fois. Pour moi, l’amitié est un lien qui ne doit pas venir peser sur la relation. Deux amis restent avant tout des individus libres et indépendants. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’ils égoïstes. Mais la différence est qu’en Inde la générosité et les interactions sociales en général sont presque formelles, alors qu’elles sont beaucoup plus spontanées en France. Du moins, c’est l’impression que j’ai après avoir vécu ici pendant 4 mois
.
Ainsi, je ne prends pas de nouvelles des mes amis tous les jours, je ne réponds pas dans la seconde qui suit à leur SMS, je n’annule pas tous mes plans à la dernière minute pour pouvoir diner avec eux,… Ce qui peut être très mal pris par les Indiens qui se vexent d’ailleurs très facilement.
A l’inverse, je me sens très gênée quand ils sèchent leurs cours juste pour m’apporter un bouquin dont j’ai besoin (au lieu de me demander de venir le chercher à l’université) ou quand ils passent des après-midi entières à m’accompagner dans tel ou tel magasin alors qu’ils pourraient très bien me donner l’adresse (ou un semblant d’adresse vu que 80 % des rues n’ont pas de nom ^^). Evidemment, cela me fait plaisir. Mais je ne suis pas capable de rendre autant en retour.

La notion de dévouement par amitié tient une place beaucoup plus importante en Inde. Le degré de « sacrifice » à partir duquel ils hésitent et finalement décident de faire passer leur intérêt avant celui de l’autre est beaucoup plus élevé. Aujourd’hui, Amit l’a compris. De fait, nous essayons chacun de s’adapter à la vision de l’autre. Avec d’autres, les choses sont plus compliquée, ce qui amène régulièrement à des malentendus… Il est parfois difficile de faire comprendre que nous n’avons pas la même notion de l’amitié.

Malgré tout, les valeurs modernes individualistes se substituent peu à peu aux valeurs traditionnelles communautaires. Les relations deviennent plus détachées, plus  libres, plus superficielles. Certains camarades de classe m’ont ainsi vite oubliée une fois que j’ai quitté l’université, même s’ils m’avaient promis de m’apporter de l’aide dès que j’en aurais besoin. L’honneur et le dévouement sont des concepts qui perdent peu à peu leur sens, tout comme ils ne signifient plus grand-chose de nos jours en Occident.

L’Inde embrasse notre modèle culturelle, mais bien souvent pour adopter ses aspects les moins glorieux. Il est difficile et d’ailleurs impertinent de juger quelle conception de l’amitié est la « meilleure », mais il est évident (du moins à mes yeux) que l’entrée fracassante dans l’ère de la consommation et la violence de la  libération sexuelle pervertissent la société indienne. Peut être est-ce un passage nécessaire pour pouvoir par la suite trouver le « juste milieu »… Toujours est-il que le fait de vivre dans ce qu’on pourrait appeler « les Trente Glorieuses » indiennes amène à réfléchir quant la pertinence de la diffusion de notre modèle de société.

vendredi 17 septembre 2010

Sudarshan Krya : la purification du corps par la respiration


Parlons d'une expérience intrigante, presque mystique, que j'ai vécue il y a maintenant un mois...

Si je suis venue en Inde, c'est parce que j'avais envie de découvrir quelque chose, quelque chose qui change de la manière de vivre occidentale, souvent stressante, superficielle et parfois trop rationnelle. Or, il se trouve qu'Amit, mon ami indien, m'a raconté des dizaines d'histoires de gourou-guérisseurs ayant des pouvoir dits "surnaturels". A chaque fois, ces anecdotes se finissent par un "miracle" qui a permis à quelqu'un de guérir, d'éviter un accident ou de connaître le futur immédiat d'un de ses proches. 

Au début, tu écoutes, tu ne dis rien, tu souris... Forcément, quand tu viens d'Occident, tu n'as pas trop l'habitude d'entendre parler chaman autrement que dans de vieux contes mystiques ou des reportages sur telle ou telle tribu primitive en Amazonie. J'avoue que j'avais un peu du mal à y croire, même si je fais confiance en Amit. Une histoire peut toujours être magnifiée, enjolivée, mystifiée...whatever


En même temps, c'est ce côté mystérieux de l'Inde qui m'attire peut-être le plus. Ce côté "et s'il y avait autre chose à côté des maths, de la physique et de la bio pour expliquer les phénomènes naturels ?". "Et si finalement, aussi "développés" que nous croyions l'être, nous avions oublié de nous souvenir de certaines techniques et pratiques irrationnelles de nos ancêtres ? 
"Et si, en fait, il y avait quelque chose d'autre à côté des sciences, quelque chose de complémentaire ?"

Car ce n'est pas parce que l'homme ne comprend pas tout que le monde devrait s'arrêter aux limites de son entendement.

Peut-être même que dans quelques décennies ou quelques siècles nous arriverons à décrypter ces phénomènes que l'on qualifie aujourd'hui de "surnaturels", tout comme nous savons désormais expliquer de quoi est fait la lumière que nous prenions auparavant pour un don enchanté de Dieu.


J'ai envie de découvrir cette Inde mystique. J'ai envie d'être étonnée, d'être bousculée dans mes préjugés. Je veux voir, sentir, tester par moi-même. 

Fin juillet, j'aurai du rencontrer un chaman résidant dans un temple perdu dans la campagne de Pune. Malheureusement, nous y sommes allés le jour du "Guru's day". De fait, Monsieur le chaman n'avait pas souhaiter nous recevoir, ayant fermement décrété qu'il ne "travaillerait" pas ce jour-là. Ma première occasion de me confronter à l'Inde mystique s'était donc soldée par un échec. Mais ce ne fut que partie remise. Une seconde occasion s'est présentée peu après.


Le Sudarshan Krya est une combinaison de techniques de respiration, de yoga et de méditation visant à "purifier le corps", selon l'étymologie même du mot ( www.artofliving.org ). Apparemment, cette technique est recommandé pour soigner mots de dos, de tête, arthrose, hypertension... mais aussi pour apprendre à maitriser son stress et booster son système immunitaire. Du coup, je me suis dit "génial, c'est fait pour toi, il faut que tu essaies".


Le cours se déroulait sur 6 jours, 4 heures par jour de 17h30 à 21h30, avec interdiction de manger après 15h30. Oui, vous l'avez deviner : moi qui ai tout le temps faim, ... j'ai eu faim ! Deux autres règles devaient également être suivies pendant le cours : 0 alcool/café/thé/drogue (bref, 0 excitant) et 0 "non-veg food" (puisqu' ici la norme est le végétarisme, les carnivores doivent dire qu'ils consomment de la "non veg" food ; tandis que dans nos pays occidentaux, si quelqu'un veut préciser veut préciser son régime alimentaire, on  l'entendra dire "veg", jamais "non veg" qui est la norme). En ce qui concerne la viande (qui ici se résume pour moi à poulet/oeuf/parfois poisson), ça a été étonnamment beaucoup plus facile que prévu. En revanche, j'ai échoué pour l'alcool : j'ai bu 2 gorgées de bière lors d'une soirée (ooohhh damnation je suis perdue). Mais seule la 2ème était volontaire, la 1ère étant descendue dans ma gorge avant que je m'en aperçoive !^^

Le premier cours a vraiment été terrible. Je me suis rarement sentie aussi mal de ma vie. Je ne sais pas si c'est parce que j'avais faim ou si c'est parce que j'avais un mal de dos abominable (je ne peux théoriquement pas m'assoir au sol les jambes croiser plus de quelques minutes... ça faisait 3 heures), mais j'avais juste envie de pleurer, de crier, de courir, de partir loin, loin...  J'ai détesté ce cours. Le soir, j'en ai parlé à Amit qui a également suivi le programme avec moi. Il se trouvait que lui aussi s'était senti hyper mal. Nous voulions arrêter le cours mais avant cela nous souhaitions tout de même attendre une journée de plus pour voir si ça allait changer. 

Sri Sri Ravi Shankar, le fondateur de Sudarshan Krya ayant eu une révélation divine.
Nous avons bien fait. Le deuxième jour fut juste incroyable. J'ai réalisé que le malaise ressenti la veille n'était que la première étape du processus. En plein milieu de l'enchaînement des exercices respiratoires, j'ai commencé à ressentir une douleur à la fois intense et diffuse à travers tout mon corps. Je me sentais si mal que je me suis mise à pleurer, presque à crier. C'était incontrôlable. La douleur, la peine, venait de l'intérieur de moi et je ne pouvais rien faire pour la maîtriser. Elle sortait de mon corps comme si mon inconscient se vider soudainement de tout le stress, de toute l'énergie négative accumulée pendant des jours,  des semaines voire des mois. Comme s'il se purifier. Selon le prof, c'est parce que le fait de respirer d'une certaine manière permet au corps d'éliminer les toxines. Mais bon... il a pas trop su m'expliquer comment. Je suppose que la technique de Sudarsahan krya repose en fait sur une combinaison de facteurs émotionnels et biologiques. Toujours est-il qu'elle a réellement fonctionné sur moi ainsi que sur Amit. Son succès dépend des personnes, de leurs histoires et de leur réceptivité. Chaque expérience est unique : l'un pleura, un autre explosera de rire, un autre encore aura l'impression d'être traversé par de l'électricité... Mais encore faut-il que ça marche. Les quatre autres "élèves" ayant suivi le cours avec nous n'ont pas eu l'air d'avoir ressenti grand chose. Je pense que leur manque de réceptivité a joué en leur défaveur.


Le deuxième jour, la même expérience s'est renouvelée. Cependant, je n'ai plus rien ressenti durant les sessions suivantes. Est-ce parce que je n'avais plus la même motivation du fait que j'avais déjà vécu  l'expérience que je recherchais ? Parce que j'étais plus fatiguée ? Ou parce que mon inconscient s'était  déjà suffisamment "vidé" ? Je ne sais pas. Peut-être un combiné des trois et peut-être aussi parce que j'avais de plus en plus du mal à adhérer à la philosophie trop simpliste du prof. 
Du genre "quoique l'on vive, il y a quelque chose en nous qui ne changera jamais, quelque chose qui nous suit dans toutes nos vies et nos formes de réincarnations." Non, désolée : si j'étais née en Inde ou au XVème siècle, je n'aurais pas la même façon de penser ni la même vision du monde qu'à l'heure actuelle. 
Ou du genre "vivez l'instant présent, ne pensez pas au futur"... Et comment on fait pour vivre sans projet ? 
Bref, ce côté "philosophie au raz des pâquerettes" m'a déçue. Dommage.

Néanmoins, il en reste que cette petite expérience m'a donnée envie de découvrir davantage cette fameuse "Inde mystique". J'espère qu'Amit pourra me faire rencontrer les guérisseurs et gurus qu'il connait avant qu'il ne parte à Delhi en décembre... Je vous tiendrai au courant !

dimanche 12 septembre 2010

" Sick and tired "… but I'll make it !

Ok, ok, ok, ok, je reprends l’écriture de mon blog ! Les idées d’articles s’accumulent dans ma tête. Mais avant tout de chose, il faut que je revienne sur les raisons de mon mutisme de ces dernières semaines. Je vais faire court car – vous comprendrez pourquoi – j’en ai un peu marre d’en parler.

Pour ceux qui ne le savent pas, mon système immunitaire n’a pas l’air d’être très «hindo-compatible». (Il y en a d’autres qui ne sont pas très «romano-compatibles» en ce moment, mais ça c’est une autre histoire…)

En résumé, depuis que je suis arrivé en Inde le 17 juin 2010, j’ai enchaîné :
  • Une tourista de 3 semaines (je pensais avoir été épargnée après 10 jours de survie, mais en fait non ! Nice ! XD)
  • Un rhume qui a traîné 10 jours
  • Une infection de l’estomac (j’avais littéralement l’impression de développer un ulcère) … et rebelotte tourista en même temps !
  • Des insomnies à répétition
  • De terribles maux de dos (à cause d’un nerf coincé entre deux vertèbres)
  • Deux conjonctivites d’affilée
  • Et… attrapez le pompon … : infection aux Staphylocoques dorés ? ? ? Youpitralala (ou Youpiscube si vous préférez), j’ai gagné le gros lot ! En cadeau : deux beaux gros furoncles sous les aisselles ? J’ai du me faire opérer pour me les faire enlever.
Oui, je sais, je n’y vais pas avec des pincettes, vous avez le droit à tous les détails gores ! :D
(Si je voulais être encore plus cynique, je dirais que je viens juste de me chopper un deuxième rhume hier soir… :D)

Mon système immunitaire ne cessant de s’affaiblir avec l’accumulation de microbes/virus/fatigue, je suis tombée malade de plus en plus facilement. De fait, j’ai été obligée de louper pas mal de cours,…trop de cours… et on top of that des examens.

A cela s’ajoute le fait que même dans les départements censés tenir un emploi du temps fixe les profs s’amusent à rajouter des cours à des heures pendant lesquelles j’ai d’autres cours dans d’autres départements. :D Sans oublier que je n’ai pu commencer que début août à cause de problèmes administratifs avec l’université, ce qui m’a fait loupé environ deux semaines de cours.

Du coup, quand j’ai choppé cette infection aux Staphylocoques dorés il y a une quinzaine de jours, j’ai craqué. Trop de problèmes de santé, trop de cours à rattraper, trop de rattrapages à passer,… sans compter les négociations au préalable avec chaque chef de département pour les organiser. J’ai paniqué.

J’ai donc envoyé un mail à l’UPMC pour leur demander de l’aide. Je souhaitais trouver une solution avec eux pour valider mon semestre malgré tout. Parce que j’avoue que redoubler ma 3A en 2A ça me tente moyen ! :D

Contre toute attente, c’est Sylvestre Frezal qui m’a appelé, le directeur des Etudes et de la Scolarité de Sciences po ! Il était hyper gentil et compréhensible. Cela faisait plaisir de voir un administratif qui avait vraiment envie de m’aider et qui s’intéressait à moi. Rien à voir avec l’Université de Pune du genre : «Ah, c’est compliqué votre problème, je ne sais pas comment vous allez faire pour valider… !» (dixit la head of department en Zoology).

Finalement, c’est Patricia Serradas, mon ancienne responsable pédagogique à l’UPMC, qui a repris mon « dossier ». En accord avec ses collègues, elle envisageait de me faire abandonner 2 matières à Pune et de compenser en suivant une UE par correspondance avec l’UPMC.

A l’heure actuelle, je n’ai toujours pas décidé de ce que je vais faire en définitive. Nous sommes déjà à la mi-semestre en Inde et je ne me vois pas recommencer une nouvelle matière avec l’UPMC. Et puis… en prenant du recul, je m’aperçois que je ne veux pas baisser les bras aussi rapidement. Je ne souhaite pas non plus obtenir mon diplôme au rabais. J’ai envie de voir si je peux réussir à valider mon semestre sans rien changer à mon contrat pédagogique, I want to see if I can make it. Je sais, c’est dangereux,… Le deal est le suivant : j’essaie de reprendre un cursus normal pendant 15 jours avant de refaire le point avec Patricia Serradas. J’ai déjà 3 exams de prévus ces 10 prochains jours… Si j’y arrive, je continue normalement.

Le défi est lancé. A moi de jouer !

samedi 21 août 2010

Trekking to Lohagad Fort ... (et quelques réflexions sur le machisme)

Oh my god, j'ai tellement de retard sur mon blog ! Il faut dire qu'en ce moment je bosse pas mal, et que d'ailleurs je vais continuer à bosser pas mal toute l'année. Contrairement à ce que je pensais, je ne vais pas travailler beaucoup moins que pendant les deux premières années de Scube. Anyway, cet article ne concerne pas mes désillusions estudiantines mais un super trekking que j'ai fait il y a une dizaine de jours.

Ce sont deux garçons de ma classe de Biochemistry and Plant Physiology qui ont eu l'idée d'organiser une rando dans les Ghats Occidentaux, autrement dit une chaîne à l'Ouest du Maharastra regorgeant de grottes et de forts. J'avais déjà découvert l'arrière-pays de Pune avec Manon et Amit en voiture. Cette fois, je suis allée escalader les collines menant au Lohagad Fort accompagnée par 3 garçons de ma classe - Nikhil, Ashwan et Khaled -, la petite-amie et la soeur d'Ashwan ainsi que Manon, Miriam, Deb, Lucas, Claire-Ma et Abhijit (qui se revendiquent pseudo-couple mais qui ont l'air de très bien s'entendre tout de même ^^). Les autres Français étaient tous partis en voyage chacun de leur côté.


A 8h pétante, toute la petite compagnie s'est donc retrouvée à la Shivaji Nagar Station de Pune. Le train fut une sacrée expérience ! Déjà, il faut que tu devines où sera le compartiment réservé aux femmes. Oui, ça fonctionne comme ça ici. Les dames peuvent monter dans les compartiments mixtes mais vu comment les hommes sont excités la plupart du temps (soit à cause de l'alcool, soit à cause de leurs hormones), il est plus prudent pour elles de se regrouper (j'ai envie de dire ironiquement "entre individus du sexe faible"). Au premier abord, c'est assez choquant (imaginer le RER divisé en voitures "hommes" et voitures "femmes"!). Et puis, peu à peu, tu prends du recul par rapport à ta position d'Occidental croyant fermement en les Droits de l'Homme. Certes, d'un côté l'existence même de voitures réservées aux femmes contribue sûrement à renforcer le machisme. Mais d'un autre coté, ceci ne fait que refléter une situation sociale  profondément ancrée dans les mœurs qui nécessite des années pour changer, ...probablement le temps que la nouvelle génération devienne parent et élève ses enfants avec des valeurs libérales et humanistes.

Mais revenons à nos moutons. Sur le quai, il faut donc trouver le compartiment des femmes en même temps que le train arrive ou en jouant avec les probabilités selon le nombre de femmes à tel ou tel endroit du quai (tu te dis que s'il y en a quelques unes au même endroit, elles doivent être habituées et savoir où il faut attendre). Mais c'est une fois que le train arrive que les choses sérieuses commencent : il ne s'arrête pas plus d'une minute en gare ! Du coup, tout le monde pousse car personne ne veut rester sur les quais. Nos camarades indiens nous avaient prévenus : il faut pousser autant que l'on peut !! Vu le vide qu'il y a entre le train et le quai, je plains les grands mères. Bon au moins, les mamans n'ont pas à s'inquiéter pour les doigts de leurs enfants (qui ont le droit de monter avec elles quelque soit leur sexe) : ils ne risquent pas de se les pincer, il n'y a pas de porte !


Une fois rentré dans ce fameux train vert/gris roulant à 30 km/h (ce n'est pas une façon de parler, il roule vraiment à 30km/h), il faut essayer de trouver une place assise. Mission : faire rentrer 5 personnes sur un banc de 3 sièges.^^ Easy! Si si, je vous jure ! Il suffit juste de croiser quelques jambes, de caser un gosse dans un coin et ses sacs en dessous du siège. Sinon, il y a le confort intermédiaire : ni sur le banc, ni suspendu à une barre tel un jambon de Parme en train de sécher, tu peux te retrouver assis par terre. Mais à mon avis, ce n'est pas possible dans le compartiment des hommes vu comment eux ils sont serrés (pire que des maquereaux dans une boîte taille sardines).

Après 1h30 de voyage, nous sommes enfin arrivés à Malawli un peu la tête dans le coltard (en tout cas pour ma part^^). Après un petit chaï/café (Nescafé au lait hyper sucré bien entendu), nous nous sommes donc attaquer aux 9 kilomètres qui nous séparaient du Lohagad Fort. Cela signifie littéralement "Iron Fort" en Marathi, la langue du Marahastra (autrement dit un des 3000 idiomes locaux en Inde). Je suppose que c'est parce que le fort a été construit à partir de matériaux provenant du sol rouge ferreux des environs.


Le début du trekking était assez facile : on s'est échauffé par un ou deux kilomètres de route dans la campagne. Ce fut aussi l'occasion de rencontrer quelques buffles, quelques maisons traditionnels et quelques gentils Indiens. Voici la photo d'une Indienne nous ayant offert gracieusement ses toilettes. Elle était à la fois très enthousiaste à l'idée d'être photographiée avec une Française et assez gênée, portant encore ses habits de travail et n'ayant pas le temps de se changer.

L'aller était magnifique au matin, la brûme ne s'étant pas encore levée. Le paysage montagneux vert, les cascades blanches, le sol rouge et le ciel gris se mariaient de manière fantastique. Fantastique, c'est le mot. J'avais parfois l'impression de me retrouver en plein milieu d'une scène du Seigneur des Anneaux.^^ 


Après 3 heures et demi de marche entrecoupée de poses "snack" et poses photos, nous sommes arrivés aux pieds du Fort à proprement parler. Plus que 500 marches à escalader ! (enfin "marches"... ça reste à discuter à certains endroits). Mais avant cela, pause lunch dans un petit bouiboui pour se ressourcer et recharger ses batteries. Ce fut l'occasion de rencontrer Pierre et Paul, deux de nos camarades Sciences-potistes en 3A expatriés à Mumbai ! Même à l'autre bout du monde dans un coin perdu au cœur de la forêt et des collines, on arrive toujours à la même conclusion : "Oh God, le monde est tout petit!".
 

La montée des marches valait vraiment la peine... Vue imprenable sur la vallée au milieu de nos amis les singes ! Au départ, on était trop enthousiaste de voir des singes, du coup on essayait de les prendre tous en photos. Et puis quand on s'est aperçu qu'une horde entière avait élu le fort comme résidence permanente, on s'est un peu calmées.^^ C'est quand même frappant à quel point ces primates nous ressemblent...

Un autre surprise nous attendait encore au sommet de la colline au milieu des vestiges : après avoir vu des cascades toute la journée, on a eu le droit à une "source à l'envers". J'explique le concept : l'eau ne jaillit pas vers le bas mais vers le haut, le vent emportant les gouttelettes d'eau en amont vers les vestiges. Comme quoi on n'a rien inventé : les singes prenaient connaissaient le brumisateur bien avant nous !^^
On a mis 3 bonnes heures pour tout redescendre. Au passage, le soleil a chassé la brume et Manon, Lucas et moi avons pas mal cramé. J'avoue que j'étais assez effrayé de refaire une allergie au soleil et de me retrouver le lendemain matin avec le visage doublé de volume et la peau décomposée (comme ça m'est déjà arrivée).^^ Heureusement, personne n'a eu l'occasion de me voir avec une tête de gogole morte-vivante. Ouf! On est arrivé à la gare juste au moment où le précédent train partait, ce qui nous a obligé à attendre une heure de plus et ce qui a permis à Lucas de se découvrir des côtés jusqu'alors inexplorés.^^


Cette journée aurait pu tout de même mieux se terminer si Ashwan n'avait pas frappé sa soeur deux fois en public pour des raisons inconnus. Cet incident a scandalisé Miriam qui l'a très mal vécu en tant que féministe. Je ne sais pas s'il faut avoir honte ou pas de notre réaction, mais nous - les autres Français - n'avons rien fait. Pour ma part, j'ai ressenti de l'impuissance, un sentiment de fatalité. Oui, frapper sa soeur est scandaleux, oui on n'aurait du réagir pour faire comprendre à Ashwan qu'on ne traite pas un être humain ainsi. D'un autre côté, je ne le connaissais pas, ma parole n'aurait eu aucune importance à ses yeux (comme celle de Miriam n'a pas eu beaucoup d'importance). Et puis comment changer les valeurs d'une société ? C'est tellement normal pour certaines personnes ici de frapper le sexe faible... Pas pour tout le monde. Nikhil était assez choqué également. Mais sa réaction "Il aurait au moins pu éviter de le faire en public" laisse beaucoup à penser... Peut être aurais-je du réagir car on ne perd jamais son temps à vouloir améliorer ne serait-ce qu'une personne. Mais l'ampleur de la tâche vous désarme et vous laisse de l'autre côté d'une barrière culturelle... 

Au retour, le train s'est avéré encore plus folfklo qu'au matin : "Tu peux faire presque la moitié de ton marché rien qu'en restant assise dans un train !", dixit la petite-amie d'Ashwan (que je plains d'ailleurs en tant que future épouse). Vendeurs de gâteaux, de portes-clefs, de crayons 4 couleur (nouveau gadget exporté en Inde), de cartes ferroviaires, de bijoux, de vernis à ongle... Incroyable ! Encore une occasion de s'étonner quand le vendeur de beignets a déchiré un livre pour faire des cornets avec le papier.

L'Inde, ses habitants, sa culture... Je ne finirai pas de m'étonner même si désormais, après deux mois passé ici, je me sens réellement chez moi à Pune. Non plus comme une touriste ni même comme une étrangère expatriée, mais comme une immigrée qui s'est installée pour vivre un an ici entre le flot de la vie quotidienne et la découverte d'un ailleurs.

lundi 9 août 2010

New friends !!

S’il y a bien une chose qui est génial quand on voyage, c’est que l’on rencontre plein de nouvelles personnes ! Il y un peu plus d’une semaine, alors que Manon et moi commencions à douter de pouvoir trouver une coloc’, nous avons soudainement fait la rencontre de 4 « western girls » : une Suédoise – Miriam – et trois Italiennes – Ilaria, Valentina et Sara –, toutes en Erasmus à Pune. Elles étaient toutes les quatre à la recherche d’un appartement et ayant vu nos annonces, elles sont venues visiter l’appart. Incroyable! Après avoir cherché pendant un mois une fille occidentale avec qui partager notre 3 pièces, on tombe tout à coup sur groupe d’étudiants européens en Erasmus. 

Miriam et moi sur Fergusson College Road, le lendemain de son emménagement chez nous. La photo vous donne un bon aperçu de ce à quoi ressemble une rue punéite. Enfin ...dommage qu'on ne voit pas le Subway et le Lee jeans qui se trouvent un peu plus loin ! (Vous aurez bientôt d'autres photos de nous deux, vous allez vous marrer !!! :D)
A l’origine, on souhaitait faire une coloc’ avec deux indiennes pour découvrir la culture indienne au quotidien, la cuisine et tous ces genres de choses. Mais finalement, après réflexion, nous nous sommes rendus compte qu’il valait mieux partager notre appart’ avec une fille partageant nos valeurs et nos coutumes. Je devine déjà d’ici que certains d’entre vous vont s’offenser et se dire « Mon dieu, mais c’est une occasion en or de découvrir plein de choses et de s’enrichir de toutes ces différences ! ». Certes. Mais seriez-près à accueillir tous les matins une femme de ménage de l’âge de votre grand-mère (ce qui correspond à peu près à la limite de l’espérance de vie en Inde) ? Seriez-vous près à devenir pudique, à ne plus rentrer tard le soir ? Sans compter que les Indiens se font généralement préparés en avance tous leurs plats dans des "box", ce qui signifie que vous ne mangeriez jamais la même chose que votre coloc' - ce qui n'est pas très conviviale - à moins d’accepter qu’une servante travaille pour vous. De même pour le ménage : vous en faîtes la moitié et vous laisser l’autre pour la servante ?? 

Petit aperçu de ce que pourrait être un déjeuner indien dans une lunch box
Ce que je ressenti en rencontrant Miriam m’a appris quelque chose de très important : je suis de culture occidentale et le resterai probablement toute ma vie. Je ne peux faire autrement. On peut débattre pendant des heures sur le fait qu’il existe une dichotomie entre nature et culture, on ne peut renier qu’elles sont parfois très similaires. Ce fameux soir où Miriam est venue visiter l’appart, j’ai été vraiment surprise de voir à quel point il existait réellement une culture européenne. J’essaie de trouver des exemples mais aucun ne fonctionne : je ne peux pas dire que le sourire n’est pas dans la culture indienne car certains sourient tout le temps et d’autres jamais, comme en France, mais il y a quelque chose de différent. Quelque chose de très subtil que je ne peux décrire. Dans la façon de se comporter, de parler, de voir les choses … Le regard peut-être… Je ne dis pas que c’est impossible d’être sur la même longueur d’onde qu’un Indien, mais les occasions sont moins nombreuses. Il y a souvent quelque chose qui bloque. Avec les hommes, c’est toujours la même histoire : un jour ou l’autre, il faut toujours que ça revienne à la drague. Même ceux avec qui je pensais être amie et définitivement rien qu’amie. C’est décevant à la longue. Et ne croyez pas que c’est flatteur, c’est juste terriblement annoying (pour restée polie). Et de toute façon pas question de chercher un « male roommate » : c’est interdit pas la society. Pas touche avant le mariage, donc les filles et les garçons ne peuvent pas vivre ensemble avant afin d’éviter toute tentation !

Nous cherchions donc une fille comme coloc’. Avec les Indiennes, c’est différent bien sûr (d’ailleurs les couples homosexuels sont officiellement interdits par la loi). Mais toutes les expériences que j’ai eues pour le moment m’ont convaincu qu’il valait mieux ne pas vivre avec une Indienne au quotidien, les différences de mode de vie pouvant créer beaucoup de tensions à la longue.
Par exemple, on a accueilli un mannequin pendant 3 jours et au bout du compte, tout ce qu’elle fait pour nous remercier a été de partir sans nettoyer sa chambre et sa salle de bain qui était dégoûtante et puait la clope (elle fumait en cachette). Tout en sachant qu’elle avait aussi utilisé l’ordinateur de Manon en cachette, qu’elle rentrait tous les soirs à 2 ou 3 heures du mat’ et qu’elle nous ne tenait pas plus en considération que si l’on était un simple personnel d’hôtel. Ok, toutes les Indiennes ne sont pas comme elle. Mais la fille avec qui on aurait fait la coloc’ si Miriam n’était pas arrivée, Shrya, appartenait également à un autre monde : elle dort avec la lumière allumée toute la nuit, voulait embaucher une servante et orienter sa vie selon les désirs de sa mère. Oui, il faut savoir qu’ici, en Inde, la famille est plus importante que tout et que la plupart des étudiants restent vivre chez leurs parents pendant très longtemps. La maman de Shrya serait donc venue lui rendre visite une semaine par mois… Bref, deux exemples, peut-être pas représentatifs, mais deux expériences qui nous ont suffit à nous rendre compte que vivre avec une Indienne au quotidien n’était peut-être pas une bonne idée.

Toujours est-il que désormais nous sommes trois au A20 de Niligri Heights in Shivaji Housing Society!

Et ce qui est encore plus génial, c’est que les Italiennes nous ont présenté leurs nouveaux amis qui sont devenus aussi nos nouveaux amis. On a organisé un biiiiigggg dîner avec tout le monde.

Enorme thali (énorme dans les 2 sens du terme) - donc par définition plein de trucs trop bon  à volonté - qui a malheureusement fait des dégâts chez pas mal d'entre nous (...dont une journée où j'avais l'impression qu'un ulcère me fendait l'estomac pour ma part... mais bon en même temps j'avais choppé une bactérie ou un champignon - je sais pas trop quoi- depuis quelques jours)
C’était géant (dans les deux sens du terme) :
-    Les 8 Français de Sciences po (sauf Audrey qui était encore en mission humanitaire dans un orphelinat de la campagne punéite)
-    Lucas, le coloc’ de Mia : un étudiant lyonnais super sympa avec qui a fait connaissance via le blog de Manon
-    Abi, le cousin de notre fameux agent immobilier, que l’on a rencontré dès le tout début et avec qui ont passe toutes nos soirées
-    Miriam, notre très chère coloc’ suédoise
-    Zohreh, une Iranienne (qui parle persan, attention, l'iranien ça n'existe pas!)
-    Tous les Italiens (ils devaient être une dizaine, je ne les ai pas compté exactement)
-    Et leur pote allemand, Martin 
… Et depuis hier soir, Audrey a trouvé une coloc’ néerlandaise, Myra !

A gauche : Zohreh, une iranienne très sympa qui nous a invité chez elle pour une soirée. Elle avait passé toute son aprem à cuisiner ... et nous a plus que surpris en nous présentant des boulettes de bœuf et du bœuf mode ici en Inde, un pays où l'on ne mange ni porc ni bœufs (les vaches sont sacrées) ! Bon j'avoue... j'en ai mangé malgré ma promesse de ne plus en consommer (développement durable oblige ^^), mais ce n'est que la 3ème fois en 2 ans !
En parlant de « new friends », il ne faut pas que j’oublie ceux de l’université. D’un point de vue général, tout le monde est très accueillant avec moi. J’ai sympathisé avec quelques personnes dans chacun des départements, dont trois garçons de Botany avec qui on est partie faire du trekking hier. Mais là on change complètement de sujet ! Et comme je suis fidèle au principe « new topic, new paragraph », j’en reste là pour le moment. ^^
Suite au prochain post… !

mardi 3 août 2010

Temples, countryside and waterfall… followed by a journey to Paradise

Depuis que je suis arrivée en Inde (cela fait maintenant 6 semaines), vous devez vous demander pourquoi je ne suis pas encore partie voyager. En fait, ce n’est pas une question de mauvaise volonté. Manon et moi avons proposé plusieurs fois à nos chers compatriotes sciences-potistes de se bouger, mais personne n’avait l’air très motivé. Il faut aussi dire que je suis plus ou moins malade depuis 3 semaines-1 mois et que ça va de pire en pire. Du coup, je ne préfère pas trop sortir sous la pluie battante de la mousson, ce qui élimine directement toute possibilité de faire une rando par exemple. Et puis je viens seulement de me sortir de mes galères administratives universitaires qui m’empêchaient d’avoir un emploi du temps fixe et donc de prévoir de grandes sorties. Mais mine de rien, on a tout de même fait quelques visites.

Il y a quinze jours, nous avons goûté à la spiritualité hindoue. Nous sommes allées visiter deux temples dans Pune, deux parmi les centaines d’autres disséminés dans la ville s’élèvant majestueusement ou ornant discrètement le coin d’une rue. J’étais déjà allée à cet endroit avec Florence et Audrey mais je tenais à y emmener Manon (ça tombait bien, elle en avait envie). 

Les deux temples se nomment Jungli Maharaj Mandir et Pataleshwar Cave Temples. Le premier est « traditionnel » dans le sens où c’est une salle ouverte très colorée et construite principalement en bois. Comme tout temple, il est entouré par un jardin qui donne une atmosphère très particulière à l’endroit.  Le seul détail qui rappelle que nous sommes dans un pays en développement est le toit en tôle. Ce temple est l’endroit idéal pour se poser, méditer, faire un break loin du stress et de la rapidité monde moderne. Je ne suis pas rentrée dedans à proprement parlé, je suis restée dans le jardin. Je n’ai pas osé, cela aurait trop intrusif. J’ai enlevé mes sandales et cheminé dans le jardin, en en rempliqqant mes poumons de ce doux parfum d’encens. Après ce petit voyage spirituel, Manon et moi nous sommes dirigées vers le deuxième temple, le Pataleshwar Cave Temples. L’architecture de celui-ci est complètement différente : il est taillé dans la roche dans le style troglodyte, datant du VIIIème siècle après Jésus Christ. A l’origine, il était situé hors de la ville mais aujourd’hui il se trouve en plein milieu d’un des quartiers centraux de Pune. Nous ne sommes pas non plus rentrées à l’intérieur mais nous avons marché autour de ce temple ressemblant étrangement aux vestiges celtiques que l’on peut trouver en Bretagne. Petite Anecdote : quatre indiens nous ont demandé s’ils pouvaient poser pour une photo avec nous ! On a accepté à moitié gênées d’être prises pour des attractions à moitié amusées… mais c’était si gentiment demandé, on ne pouvait pas refuser. Mais the best thing was : les écureuils ! Ils y en avaient plein dans le jardin ! On s’est posé par terre sur la pierre avec Manon et on a passé dix minutes à les regarder, les photographier et les filmer. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mon écureuil préféré, même si celui que je connais ressemble plutôt à un drôle d’hybride entre une huître, un félin et une cacahuète. Anyway, I really loved this afternoon.  

L'entrée de Jungli Maharaj Mandir Temple
Jungli Maharaj Mandir Temple
Pataleshwar Cave Temples














Le week-end dernier, Amit nous a emmenées dans la campagne de Pune. J’ai presque honte à dire que c’était la première fois que nous sortions de la ville, mais toujours est-il que cette première fois valait vraiment le coup. A l’origine, on devait rencontrer un gourou-astrologue. J’ai vraiment envie de découvrir de nouvelles choses, d’être étonnée, de vivre de nouvelles expériences. Donc j’avais demandé à Amit s’il pouvait nous amener le voir.

So, no way to negociate : lever 6h30, douche et direct dans la voiture pour ¾ d’heures de route dans les collines vertes fluos et humides du Maharastra. Finalement, nous sommes arrivés à un temple à l’heure de la prière du matin, hyper coloré, très fleuri et embaumant l’encens… Mais là, déception : l’homme qu’on devait voir a décidé de ne pas « travailler » ce jour-là parce que c’était le « Teacher’s Day », un point c’est tout. Selon Amit, ce n’est pas le genre de personne avec qui on peut négocier. Donc pas de gourou ce jour là !


Un temple au milieu de nulle part à l'heure de la prière du matin

Cependant, nous ne sommes pas sortis dans la campagne de Pune pour rien : Amit nous a ammené à une cascade. Mais attention, pas le genre de petite cascade qu’on trouve en bord de route dans les Alpes ! Une vrai cascade avec du courant, des tourbillons et tout ça ! ^^ Je me sentais comme partie à l’aventure, marchant pieds-nu sur les rochers et me baignant presque sous la cascade. Bon, j’avoue ce n’était pas très malin de ma part vu que j’étais déjà malade et très fatiguée à cause de mes récentes insomnies mais c’était tellement excitant ! Et puis j’aimais bien aussi le côté risqué du truc du genre « J’espère que je ne vais pas être mordue ou piquée par une bêbête bizarre traînant dans une flaque d’eau ou quelque chose comme ça ! ». Bon, en même temps, j’étais beaucoup plus rassurée que Manon qui elle n’était pas sous traitement antipaludique alors que je l’étais encore à l’époque !^^ (J’ai arrêté étant donné que j’étais pas en grande forme, que je ne voulais pas encore plus affaiblir mon système immunitaire et que Pune est en zone très peu exposée ; je n’en prendrai que pendant mes voyages.)


















J’avoue que le petit chaï après cette aventure aquatique n’était pas de refus !^^

Tout le long du chemin, nous avons vu de très beaux paysages. Mais le plus beau était très certainement celui-ci :


L’herbe verte fluo, la terre rouge et le lac réfléchissant la lumière de ce ciel si étrange digne d’un tableau surréaliste…

Enfin, lundi dernier Manon et moi sommes allées visiter le Raja Dinkar Kelkar Museum : un musée typique où sont exposés plein d’objets traditionnels. Au moins j’ai appris que les « noddles maker » existaient déjà en Inde au XVIIIème siècle ! Je n’ai pas de photos à vous montrer car il fallait payer un supplément assez conséquent pour y être autorisé.

Hier (dimanche après-midi), on aurait du aller faire une excursion dans les vestiges d’un fort à 45 minutes de Pune mais j’ai été vraiment trop malade samedi donc j’ai préféré rester à l’appart’, ou du moins pas trop loin… Du genre je me suis autorisée à sortir pout me faire faire un massage dans un hôtel 4 étoiles, massage qui ici m’a coûté un 1/5ème du prix que j’aurai payé en France : 550 roupies, soit à peine 10 euros. C’était juste exquis : tu te laisses masser tout le corps à l’huile essentiel ayurvédique pendant 45 minutes… Le paradis ! :D

Juste, pour que personne ne s’inquiète : j’ai attrapé une infection gastroduodénale parce que j’étais fatiguée et que mon système immunitaire était fortement affaibli à cause d’une tourista suivi de 15 jours de rhume, mais je suis bien soignée et je vais déjà beaucoup mieux comparé à avant-hier. Donc don’t worry, I’m not gonna die ! ^^

vendredi 30 juillet 2010

Le yoga et l'hindi : mes deux premières bonnes résolutions !

En venant en Inde, je me suis promis de faire plein de choses, j’ai pris plein de « bonnes résolutions ». Par exemple, apprendre à jongler. Bon, pour l’instant j’en suis encore à deux balles mais ça va venir!^^
Je m’étais aussi promis de pratiquer le yoga régulièrement et d’apprendre l’hindi. Et bien mes deux premières résolutions sont en cours d’accomplissement !

 

 Depuis maintenant presque trois semaines, je suis des cours de yoga dans un institut spécialisé à dix minutes de chez moi. Il n’y avait théoriquement plus de place (sauf le matin de 6h30 à 7h30 ou de 7h30 à 8h30^^), mais Amit a discuté avec le directeur et a réussi à faire ouvrir une nouvelle classe le Mardi, Jeudi et Samedi soir de 19h à 20h. Au début, presque tout le monde était intéressé et puis finalement après la séance d’essai seules 3 personnes ont décidé de s’inscrire : Anne, Claire-Ma et moi. Amit en fait également avec nous. C’est dommage : le premier cours était trop sur le mode « stretching », ce qui n’a pas convaincu, alors que les cours en général sont beaucoup plus diversifiés et souvent très agréables : on peut aussi bien se tordre dans tous les sens pour effectuer des postures de yoga que rester assis en tailleur pendant 10 minutes en faisant des respirations ou encore faire des exercices assez sportifs qui élèvent fortement le rythme cardiaque. La prof varie son enseignement pour répondre à toutes les attentes, ce qui rend son cours d’autant plus intéressant.




A côté du yoga, j’ai également commencé les cours d’hindi. Un jour, Manon et moi étions en train de déjeuner à la cafet de l’université quand un vieux monsieur est venu nous dire bonjour et nous a appris qu’il savait parler français. Nous avons donc fait plus ample connaissance et finalement, comme il était professeur de langues, il nous a proposé de nous enseigner l’hindi. Fantastique ! Manon et moi cherchions justement un prof. Nous avons donc commencé les cours particuliers le lendemain matin. Mais là, déception : de une, il ne comprenait pas pourquoi on n’arrivait pas à entendre la différence entre les 4 T, les 4 D, les 3 N, les lettres aspirés ou non et les voyelles longues ou courtes ; de deux, il passait la moitié de son temps à nous raconter des anecdotes au lieu de nous faire cours ; et de trois, on a eu la mauvaise surprise de nous apercevoir qu’il comptait bien profiter du fait que nous étions occidentales et « riches » pour nous soutirer 5000 roupies par mois pour 2 heures de cours par semaine. Du coup, on était vraiment mal à l’aise : on lui avait dit qu’on lui avancerait les 2 premiers mois et voilà qu’on voulait finalement lui annoncé qu’on souhaitait changer de prof ! On a été assez gentilles en lui disant qu’on voulait plutôt apprendre l’hindi avec un étudiant à qui on pourrait apprendre le français. Bon, ce n’était pas forcément vrai, mais au moins il n’a pas été vexé.


Cependant, bonne nouvelle ! Alors qu’on venait de perdre notre prof d’hindi, Amit nous en a proposé un autre, une dame qui nous donne 2 à 3 heures de cours par semaine pour 3500 roupies seulement. En ce moment, Amit la remplace parce qu’elle est en voyage mais je pense qu’à son retour on continuera les cours avec elle. Toutefois, le problème reste le même: l’hindi semble si naturel pour les Indiens qu’ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi nous Occidentaux nous n’arrivons pas à faire tel son ou à distinguer deux sons très proches l’un de l’autre. D’autant plus qu’à chaque cours, j’ai l’impression que les lettres changent de son ! Du coup, c’est un peu galère, on n’est encore à l’alphabet.^^ Enfin, on a tout de même appris des mots basiques. D’ailleurs, c’est marrant de voir qu’avec nos trois profs la première chose qu’on a appris c’est le vocabulaire des relations familiales : c’est dire combien la famille compte dans la culture indienne ! Ils ont beaucoup plus de mots que nous : par exemple ils distinguent l’oncle paternel (kaka, ^^) de l’oncle maternel (mama) et du mari de ta tante maternel (mõsa) ! ^^

Donc si jamais j’arrive un jour à faire des phrases à peu près potables, promis j’écrirai un petit article en hindi!

De nombreuses autres « résolutions » demandent à être accomplies mais j’y travaille, doucement mais sûrement. Faire plus de sport par exemple ^^… Donc cet aprem’ je vais à la piscine et je cherche des adresses de cours de danse bolliwood !